Généalogie
C’est à La Ciotat qu’est né Émile Ripert le 19 novembre 1882.
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La famille paternelle d’Émile RIPERT est originaire de Cadenet dans le Vaucluse.
Son grand-père paternel Adolphe RIPERT était notaire dans ce petit pays vers 1850. Il créa ensuite une filature de soie. |
Adolphe RIPERT 1815-1909 |
Il fut lauréat des concours de langue provençale.
Il a édité les œuvres de R.P. Garnier et traduit en langue provençale l’Imitation de Jésus-Christ que Mistral a déposée au Musée Arlatin. C’est à la mémoire de ce grand-père paternel qu’Émile a dédié son œuvre « La Renaissance Provençale ». |
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Son grand-père maternel Addo Martin Berenger était lui aussi notaire à La Ciotat et il était aussi poète. Il avait appris le latin et il aimait échanger avec ses amis ciotadens des vers en latin.. Il chantait aussi les joies de la famille en vers français à la façon de Lamartine. Il a laissé de volumineux cahiers de vers français qui révèlent un très habile versificateur nourri de culture latine. Adjoint au maire, il s’amusait à mettre en vers les querelles municipales.
Il avait épousé Élise PAYAN, d’une très ancienne famille de La Ciotat. Ils eurent deux filles Elvire et Mélanie. Elvire fit un mariage malheureux et se consacra entièrement à ses neveux. Elle était la marraine d’Émile qu’elle adorait et dont elle était la seconde mère. |
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Le Sécadou – Salle à manger |
Addo Martin Berenger
acheta et fit agrandir la bastide familiale du Sécadou où Émile a passé son enfance. |
Le Sécadou – Hall |
Mélanie RIPERT née BERENGER 1845-1924 |
En 1877, Mélanie épousa Adrien Ripert alors avoué à Draguignan puis à Aix.
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Adrien RIPERT 1843-1922 |
Les 3 frères ont toujours vécu dans une entente parfaite passant ensemble leurs vacances, entretenant une correspondance régulière et leurs parents ont su conserver entre eux une admirable union. Henri né en 1878, auditeur au Conseil d’État, disparut jeune sans avoir eu le temps de gravir la carrière que ses débuts promettaient. Georges, né en 1880 fut professeur et doyen de la faculté de droit de Paris, membre de l’Institut et auteur de très nombreux ouvrages de droit. Émile né en 1882 se sentit très tôt l’âme d’un poète.
Émile passe les premières années de sa vie à Draguignan où son père est avoué, mais c’est à la Ciotat que toute la famille passait les vacances scolaires dans la vieille bastide familiale du Sécadou. C’est là qu’il s’est imprégné de l’atmosphère de sa terre et de sa ville. C’est là qu’il vécut ses premières émotions poétiques. C’est cet enracinement qui lui donna un culte filial pour la Provence et pour sa ville.
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Il n’avait pas encore 12 ans qu’il se plaisait déjà à faire des vers qu’il publiait au lycée dans un petit journal scolaire qu’il avait fondé intitulé la flèche qu’il polycopiait dans l’Étude paternelle.
C’est ainsi que l’enfant-poète s’éveilla à la vie et qu’il sentit se former ses sentiments et son cœur à cette merveilleuse combinaison d’Italie et de France qu’est la Provence. Le 17 janvier 1895, Émile remporta ce qu’il appela sa première « veste », au cours d’une épreuve orale de composition française, avec pour responsable sa bicyclette, le compte poétiquement rendu de l’anecdote est à voir ici |
Elvire BERENGER 1824-1905 |
Il demeurait à la rue Claude Bernard et sa tante Elvire avait consenti à quitter Marseille pour lui épargner l’internat. Son frère aîné Henri l’avait accompagné pour préparer le Conseil d’État.
Sa tante Elvire devait mourir l’année où Émile achevait ses études, comme si sa tâche était terminée. Emile lui dédira plus tard «Le poème d’Assise » Il fit une rhétorique supérieure au lycée Henry IV. C’est là, dans une atmosphère chargée de poésie, qu’on l’initia à la poésie contemporaine, celle de Rimbaud, de Mallarmé, d’Henri de Reignier et de tous les symbolistes. Mais il aimait beaucoup les Parnassiens comme Leconte de Lisle, Sully Prud’homme ou François Coppée. Il obtint plusieurs prix au concours général et fut reçu à l’École Normale Supérieure en 1901. Il continuait à rimer durant ses études et il était désireux de publier ses vers dans de bonnes conditions. |
En ce début de siècle on était à Paris dans l’effervescence des œuvres théâtrales d’Edmond Rostand qui était alors dans toute sa gloire.
Ainsi commencent les grandes rencontres d’Emile le poète avec Frédéric Mistral en 1901 et Edmond Rostand en 1902
La discipline intellectuelle que lui donnait l’école, l’intérêt que pouvait procurer la connaissance approfondie de la littérature ne pouvait lui faire oublier sa terre natale. Un jour, en se promenant dans les rues de Paris il s’arrête devant un bouquiniste et y voit une petite brochure sur la Provence. Il l’achète, et là c’est l’illumination. Il découvre en lui cette passion qui sera celle qui dominera toute sa vie. Voici comment il raconte cette « révélation » : « Dans mon exil parisien j’avais un jour de pluie et d’ennui découvert la poésie provençale, dont nul en Provence ni au lycée , ni en famille ne m’avait jamais parlé. Oui, comme je flânais un jour sous les galeries de l’Odéon, j’y dénichai une brochure à 10 centimes de la librairie Blériot et Gautier ; cet humble fascicule composé par le poète Paul Mariéton, sous sa couverture grise, contenait quelques poèmes lumineux de Mistral, de Roumanille, d’Aubanel, de Félix Gras. Soudain à les lire le brouillard qui m’enveloppait se dissipa ; au rythme sonore d’une langue, dont je connaissais quelques mots et que je savais d’instinct correctement prononcer, j’eus la révélation d’un univers poétique, qui éclipsait pour moi celui des romantiques, des Parnassiens et des quelques symbolistes auxquels j’avais cru devoir m’initier. Dès lors il me souvint que mon grand-père paternel était un vieux félibre, quoique résigné à la disparition de l’antique langue, dont il ne m’avait jamais entretenu. Mais je me rappelais que tout enfant je regardais dans sa bibliothèque, rue des Beaux Arts à Marseille, le dos d’un livre au titre étrange qui était resté accroché à mon esprit, Mirèio, inscrit à la main sur une étiquette notariale. J’écrivis à mon grand-père, me procurais le petit Trésor du Félibrige récemment édité par le Père Xavier de Fourvières, et par lire Mirèio, sans consacrer à son achat la somme de 3 francs, considérable pour ma bourse d’écolier, j’allais m’enfermer dans la bibliothèque Sainte Geneviève, où dans l’odeur des parapluies mouillés, des vieux bouquins des lecteurs plus ou moins crasseux, dans le bruit des pas et des feuillets tournés, j’aspirais tous les parfums des Alpilles et j’écoutais chanter les magnanarelles. »
A l’école Normale où j’entrais peu après j’apportai une vocation de provençaliste ; j’osai l’avouer ; le bibliothécaire, Lucien Herr, souriait de cette douce manie, fit venir à mon usage d’Allemagne l’édition annotée que le savant Koschwitz venait de donner de Mireio. Mon bon Maître M. Joseph Bédier, me dit : « vous voulez faire du Provençal ? Savez-vous l’allemand ? » Tous m’orientaient vers la philologie romane et les troubadours, alors que seuls Mistral et ses Félibres pour l’instant m’intéressaient.
Bien qu’absorbé par ses études, sa vocation commençait à se préciser et il éprouvait maintenant le désir ardent de faire la connaissance de celui qui devait être son guide et son maître : Frédéric Mistral. Celui qui pour « labourer le champ de la poésie, retrouva rouillée dans les champs paternels, la vieille araire de jadis… »
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A sa sortie de l’École en 1905, Émile dû faire une année de service militaire à Digne au peloton dit des dispensés.
Il était aussi peu soldat que possible et on dû renoncer à faire de lui un officier de réserve. |
Émile RIPERT soldat 1882-1948 |
En 1907 commence la carrière de professeur d’Emile, d’abord nommé au lycée de Toulon.
Cette même année il visita Rome, Assise, Florence, Naples, Gênes, Bologne, Venise et il passa ainsi 5 mois en Italie dans un enchantement et un enthousiasme lyrique. C’est à Florence qu’il relit dans le texte la Divine Comédie et c’est là sur les bords de l’Arno qu’il découvre le moule dans lequel va couler la plus grande partie de son œuvre poétique, le « terra-rima » de Dante.
C’est à cette époque qu’il publie La Terre des Lauriers qui reçut le prix national de poésie qui lui apportait le succès et confirmait sa réputation de poète.
Adrienne RIPERT née GRAS 1886-1970 |
Il épousa le 25 avril 1908 Adrienne GRAS, la fille du docteur Gras qui avait été maire de la Ciotat. C’était pour lui une amie d’enfance et il lui dédiera beaucoup de vers. En 1904, il lui dédiait son premier recueil de poésies, « le chemin Blanc »
Deux enfant naquirent de ce mariage : Francis né en 1911 et Mireille née en 1914 qui décédera à l’âge de15 ans. Il a écrit pour elle un recueil de poésies « Dans ses quinze ans était Mireille ». |
Francis RIPERT 1911-1997 Mireille RIPERT 1914-1930 |
Émile RIPERT à droite et un ami d’Emile – 1916 |
En 1914 il se voit ensuite touché par le décret de mobilisation comme sergent d’infanterie coloniale.
Il sera nommé attaché d’intendance à Carcassonne puis à Oran. |
La guerre arrêta les efforts d’Emile. Il en revint comme tous, très las, ses ailes de poète presque consumées dans la grande fournaise. C’est alors qu’il écrivit « la sirène blessée », poème sur la guerre sous marine, qui est comme un monument élevé aux morts de la Grande Guerre.
Libéré, il revient au lycée de Marseille en classe de rhétorique et il soutient dans cet intervalle sa thèse en Sorbonne. Il devint Docteur ès Lettres en Sorbonne en 1916 pendant la guerre, par la soutenance de sa thèse intitulée « la Renaissance Provençale » accompagné de la thèse complémentaire «la versification de Mistral ». Cet ouvrage est l’étude la plus complète qui ait été faite sur les mouvements littéraires du Sud de la France depuis les Troubadours jusqu’au mouvement félibréen. Cette thèse fut couronnée par l’Académie Française.
A compter de 1920 il occupera brillamment la chaire de professeur de littérature et de langue provençales à la faculté des Lettres d’Aix en Provence. C’est alors que l’homme de lettres prend son réel essor.
En 1923 il commence une suite ininterrompue de remarquables conférences non seulement dans toutes les régions de France, mais aussi dans les nations voisines comme : l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne, la Roumanie, le Grand Duché du Luxembourg, l’Angleterre, ou Monaco.
A SUIVRE…
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