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CANT DI FELIBRE
De la Grand-Felibrairié de Font-Segugno
LI FELIBRE assembla lou 21 de mai 1854

Lou cant di Felibre

Sian tout d’ami, sian tout de fraire,
Sian li cantaire dóu pais !
Tout enfantoun amo sa maire,
Tout auceloun amo soun nis :
Noste cèu blu, noste terraire,
Soun pèr nous-autre un paradis.

R
E
F
R
I
N
N
Sian tout d’ami galoi e libre,
Que la Prouvènço nous fai gau ;
Es nàutri que sian li felibre,
Li gai felibre prouvençau !

En prouvençau ço que l’on pènso
Vèn sus li bouco eisadamen :
O douço lengo de Prouvènço,
Vaqui perqué fau que t’amen !
Sus li frejau de la Durènço
N’en fasèn vuei lou sarramen !

REFRIN

Li bouscarleto, de soun paire
Jamai óublidon lou piéuta ;
Lou roussignòu l’óublido gaire,
Ço que soun paire i’a canta ;
E lou parla de nòsti maire,
Poudrian nautre l’óublida ?

REFRIN

Enterin que li chatouneto
Danson au brut dóu tambourin,
Lou dimenche, souto l’oumbreto
D’uno figuiero vo d’un pin,
Aman de faire la gousteto
E de chourla’n flasquet de vin.

REFRIN

Alor, quand lou moust de la Nerto
Sautourlejo e ris dins lou got,
De la cansoun qu’a descuberto
Tre qu’un felibre a larga’n mot,
Tóuti li bouco soun duberto
E la cantan tóutis au cop.

REFRIN

Di chatouno escarrabihado
Aman lou rire enfantouli ;
E se quaucuno nous agrado,
Dins nòsti vers achatourli
Es pièi cantado e recantado
Emé de mot mai que poulit.

REFRIN

Quand li meissoun saran vengudo,
Se la sartan fregis souvènt,
Quand chaucharés vèsti cournudo,
Se lou rasin moustejo bèn,
E que vous faugue un pau d’ajudo,
I’anaren tóuti en courrènt.

REFRIN

Di farandoulo sian en tèsto ;
Pèr Sant Aloi turtan lou got ;
Quand fau lucha, quitan la vèsto;
Vèngue Sant Jan, sautan lou fiò ;
E pèr Calèndo, la grand fèsto,
Pausan ensèn lou cacho-fiò.

REFRIN

Quand au moulin se vèn desfaire,
Li sa d’óulivo, se vesès
D’agué besoun d’un barrejaire,
Poudès veni, sian toujour lèst :
Atrouvarés de galejaire
Qu’en ges de part n’i’a panca dès.

REFRIN

Se’n cop fasès la castagnado,
Apereiça vers Sant Martin,
S’amas li conte de vihado,
Apelas-nous, bràvi vesin,
E vous n’en diren talo astiado
Que n’en rirés jusquo au matin.

REFRIN

Vous manco un priéu pèr vosto voto ?
Quouro que fugue, sian eici…
E vous, nouvieto cafinoto,
Un gai coublet vous fai plesi ?
Counvidas-nous: n’avèn, mignoto,
N’avèn pèr vous cènt de chausi.

REFRIN

Quouro que sagatés la trueio,
Manquessias pas de nous souna !
Quand s’atrouvèsse un jour de plueio,
Tendren la co pèr la sauna :
Un bon taioun de fricassueio,
I’a rèn de tau pèr bèn dina.

REFRIN

Fau que lou pople se satire ;
Toujour, pecaire, acò’s esta…
Eh! se jamai falié rèn dire,
N’i’aurié, bon goi, pèr ié peta !
Fau que n’i’ague pèr lou fai rire,
Fau que n’i’ague pèr ié canta !

REFRIN

Le chant des Félibres

Nous sommes des amis, des frères,
Étant les chanteurs du pays !
Tout jeune enfant aime sa mère,
Tout oisillon aime son nid :
Notre ciel bleu, notre terroir
Sont, pour nous autres, un paradis.

R
E
F
R
A
I
N
Tous des amis, joyeux et libres,
De la Provence tous épris,
C’est nous qui sommes les félibres,
Les gais félibres provençaux !

En provençal ce que l’on pense
Vient sur les lèvres aisément.
O douce langue de Provence,
Voilà pourquoi nous t’aimerons !
Sur les galets de la Durance
Nous le jurons tous aujourd’hui !

REFRAIN

Les fauvettes n’oublient jamais
Ce que leur gazouilla leur père,
Le rossignol ne l’oublie guère,
Ce que son père lui chanta ;
Et le langage de nos mères,
Pourrions-nous l’oublier, nous autres ?

REFRAIN

Cependant que les jouvencelles
Dansent au bruit du tambourin,
Le dimanche, à l’ombre légère,
A l’ombre d’un figuier, d’un pin,
Nous aimons à goûter ensemble,
A humer le vin d’un flacon.

REFRAIN

Alors, quand le moût de la Nerthe
Dans le verre sautille et rit,
De la chanson qu’il a trouvée
Dès qu’un félibre lance un mot,
Toutes les bouches sont ouvertes
Et nous chantons tous à la loi.

REFRAIN

Des jeunes filles sémillantes
Nous aimons le rire enfantin ;
Et, si quelqu’une nous agrée,
Dans nos vers de galanterie
Elle est chantée et rechantée
Avec des mots plus que jolis.

REFRAIN

Quand les moissons seront venues,
Si la poêle frit quelquefois,
Quand vous foulerez vos vendanges,
Si le suc du raisin foisonne
Et que vous ayez besoin d’aide,
Pour aider, nous y courrons tous.

REFRAIN

Nous conduisons les farandoles ;
A la Saint-Éloi, nous trinquons ;
S’il faut lutter, à bas la veste ;
De saint Jean nous sautons le feu ;
A la Noël, la grande fête,
Ensemble nous posons la Bûche.

REFRAIN

Dans le moulin lorsqu’on détrite
Les sacs d’olives, s’il vous faut
Des lurons pour pousser la barre,
Venez, nous sommes toujours prêts
Vous aurez là des gouailleurs comme
Il n’en est pas dix nulle part.

REFRAIN

Vienne la rôtie des châtaignes
Aux veillées de la Saint-Martin,
Si vous aimez les contes bleus,
Appelez-nous, voisins, voisines :
Nous vous en dirons des brochées
Dont vous rirez jusqu’au matin.

REFRAIN.

A votre fête patronale
Faut-il des prieurs, nous voici…
Et vous, pimpantes mariées,
Voulez-vous un joyeux couplet ?
Conviez-nous: pour vous, mignonnes,
Nous en avons des cents au choix !

REFRAIN

Quand vous égorgerez la truie,
Ne manquez pas de faire signe !
Serait-ce par un jour de pluie,
Pour la saigner on lie la queue :
Un bon morceau de la fressure,
Rien de pareil pour bien dîner.

REFRAIN

Dans le travail le peuple ahane :
Ce fut, hélas ! toujours ainsi…
Eh! s’il fallait toujours se taire,
Il y aurait de quoi crever !
Il en faut pour le faire rire,
Et il en faut pour lui chanter !

REFRAIN

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