La renaissance provençale – 1918 |
Emile RIPERT raconte dans l’introduction de sa « la Renaissance Provençale » le but qu’il poursuit à travers ce livre : cliquez ici : Le texte sera lu « Sans doute j’aurais pu me ménager une tâche plus facile en laissant dans l’ombre, comme on l’a fait trop souvent jusqu’à ce jour, les débuts de cette littérature en mal d’organisation, pour saluer de faciles couplets les grands chefs d’œuvre mistraliens, mais quand même j’aurais suivi Mistral, sur les chemins où la gloire l’a conduit jusqu’à se voir debout, immortel, sur une place d’Arles, quand même j’aurais déroulé le cours de son admirable carrière jusqu’à la mort sereine qui marqua pour lui l’heure d’une dernière apothéose, j’aurais eu moins de joie qu’à voir patiemment et lentement sortir des voiles qui l’enveloppaient l’âme provençale épanouie en Mirèio. Les efforts de cette âme qui s’ éveille après des siècles d’assoupissement pour se retrouver elle-même, pour prendre conscience de sa beauté, de sa valeur, de ses droits, voilà somme toute le sujet dramatique de ce livre. Ah ! quel que soit le résultat de cet élan, que cette âme un instant éveillée doive retomber dans une léthargie définitive ou qu’elle doive créer de nouveaux chefs d’œuvre , ce n’est pas ici la question ; l’effort qu’elle a fait au 19ème siècle est assez beau pour retenir, longuement, à lui seul, nos regards émus. Ce livre, né sous l’inspiration du grand Maître Mistral…j’espérais quelque jour l’apporter moi-même à Maillane…Hélas ! Au moment même où j’en achevais la rédaction, la mort avait couché le grand poète dans la tombe qu’il avait fait élever au pied de ces belles collines bleuâtres, dont il disait que la vue avait « rasséréné ses vers et reposé son âme ». |
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