Je suis là, dans un coin, sous l’amandier, sans faire
Un geste, regardant pâlir les astres d’or,
Comme un enfant qui veille un sommeil de grand’mère,
Contemplant la maison paternelle qui dort.
Le bruit des étés fous aux vacances chantantes
S’est enfui, et, là-haut, les meubles de cent ans
Gardant leur attitude éternelle d’attente,
Et, peu à peu, leur bois prend la forme du temps.
Dors, ö vieille maison, dans la nuit de Provence !
Demain Avril mettra son rire autour de toi
Et ses roses au vent de mer qui les balance,
Et des oiseaux viendront nicher parmi les toits ; |