Port de la Ciotat***
Petit port de Provence au coucher du soleil…
Comme dans un tableau parfois vit un grand rêve,
Il résume la mer et l’occident vermeil ;
Le geste de serrer ses digues, qu’il n’achève
Même pas, lui suffit à tenir sur son cœur
L’éclat de tout rayon, l’odeur de toute grève.
Douceur !, simplicité !…Vivre, mener sa barque,
Et jeter son filet pour mériter son pain,
Et sans orgueil, sans souhaiter qu’on vous remarque,
A l’ombre chaude encor du vieux clocher latin,
Aimer un peu, prier un peu, et puis pour celle
De Saint Pierre laisser sa barque un beau matin….
N’est-ce pas ce que dit, alors que tout chancelle,
Le brave petit port, dans le soir violet,
Humble, mais où tout l’or de l’Occident ruisselle ?…
Et comme l’ombre éteint le vol des goélands,
Comme vers le lointain des sirènes s’effarent,
Très doucement, ainsi que des yeux vigilants,
Le petit port exact éveille ses deux phares… |